Carcassonne, cité médiévale

La Cité Médiévale de Carcassonne, ma première source d’inspiration… Rien d’étonnant à cela me direz-vous ! Au cœur de mon Pays Cathare natal, ce site mondialement connu est classé patrimoine de l’UNESCO depuis 1997 et attire pas moins de 2 millions de visiteurs chaque année. Ce qui est insolite, en revanche, c’est que durant mon adolescence il ne se passait pas une semaine sans que je l’honore d’une visite. La promenade des lices, le circuit des remparts, la ville médiévale, je savourais à chaque balade ma chance d’être si proche d’un monument historique aussi exceptionnel. Je terminais mes déambulations en passant par l’un des nombreux points de vue qu’offre la Cité dont l’emplacement fut judicieusement choisi par ses occupants. Devant ce panorama dégagé sur toute l’Occitanie, je me demandais alors « et si les pierres pouvaient parler, que nous raconteraient-elles ? ».
Les quatre châteaux de Lastours
Cette question, je me la posais aussi à l’occasion d’une randonnée aux Châteaux de Lastours, majestueux vestiges d’anciennes fortifications très liées au patrimoine historique de la région. Une marche grimpante et rocailleuse permet de découvrir ces quatre tours au nord de Carcassonne, ainsi qu’un village abandonné. Dans le Midi, les cathares qui occupaient ces fortifications à l’époque féodale, seigneurs aux richesses tant convoitées, savaient mieux que personne ce que résister à l’ordre établi voulait dire…
Ce sont également des lieux naturels d’exception qui ont apporté beaucoup de matière à l’univers de La Confrérie des Mages, en particulier des lieux insolites du deuxième tome, Attachement. Ainsi, ces grottes mystérieuses qui parcourent la région montagneuse de Kenorrin, où Lera effectue une partie de son apprentissage, m’ont été inspirées par le Gouffre Géant de Cabrespine, site remarquable de la Montagne Noire. Connu pour ses dimensions imposantes (80 m de large, 250 m de profondeur), il est réputé à travers le monde pour sa très grande variété de cristaux. C’est au cours d’une randonnée souterraine que j’ai pris la mesure de la proportion de ces grottes qui forment un immense réseau de galeries souterraines sur plus de 25 km. Cavités horizontales parcourues par des rivières souterraines aux eaux limpides, grands volumes, cristallisations magnifiques aux formes aussi étranges qu’inattendues… Autant de découvertes qui invitent à la rêverie !
Les galeries souterraines du gouffre de Cabrespine
L’eau de la rivière souterraine était limpide et avait creusée de larges galeries. Lera, qui s’attendait à devoir emprunter des passages minuscules, en fut très impressionnée. Par moments, les galeries débouchaient sur de grandes cavités au fond desquelles d’autres écoulements d’eau avaient formé des ravins ou des éboulements. Au cœur des galeries souterraines, les concrétions calcaires qui tapissaient les parois étaient encore plus remarquables que celles visibles dans la grande cavité supérieure. La roche d’un rouge vif prenait des formes étonnantes, drapées, rondes, semblables à des boutons de fleur, ou encore l’aspect de colonnes qui s’élevaient du sol au plafond. Par endroits, la roche était d’un blanc pur et ressemblait à des cristaux de sel.
Tome 2, Attachement, chapitre 4 – Le directeur de la Confrérie
Ce fut ensuite à quelques fuseaux horaires du Midi que d’autres sources d’inspiration se sont imposées à moi. Comme je l’expliquais dans un précédent article, un voyage en Écosse fut le point de départ de toute cette aventure. Un site naturel m’a en particulier fourni une base pour écrire le chapitre La voie des airs du second tome. Il s’agit du Stac Pollaidh (c’est de l’écossais, prononcez Stac Polly !), une montagne située dans les Northwest Highlands qui se découvre par une belle randonnée. Vous avez sûrement été marqué par ce passage ou Alistair enseigne à Lera l’art d’utiliser les courants atmosphériques pour se déplacer dans les airs. Mais avant de s’élancer, il exige de son élève qu’elle grimpe au sommet d’une montagne sans s’aider de ses pouvoirs. Cette expérience fait écho avec les efforts que j’ai dû fournir pour arriver au sommet du Stac Pollaidh. Sans parler de faire l’ascension du Canigou, il fallait tout de même compter trois heures de marche ! Comme récompense, un panorama magnifique sur ces paysages verdoyants où minéral et végétal s’unissent en parfaite symbiose…
Stac Pollaidh, Ecosse
Lera reprit sa longue marche vers le sommet. Peu après, le sentier fit un détour par l’arrière de la crête rocheuse, ce qui leur permit de profiter de la vue qui se présentait sur l’autre versant. Le chemin disparut ensuite sous un amoncellement de gros rochers. Les derniers mètres furent éreintants. Lera gravit péniblement les pierres qui roulaient par moments sous ses pieds avant de dévaler le versant à pic. Bien décidée à aller jusqu’au bout, elle poursuivit l’ascension sans s’arrêter ni même ralentir, se sentant rassurée par la présence d’Alistair qu’elle entendait monter à sa suite. Le chemin était tellement escarpé qu’elle dut l’escalader en s’aidant de ses mains. Elle finit par atteindre le sommet, hors d’haleine, et s’assit sur un gros bloc de pierre de forme carrée pour reprendre son souffle.
Tome 2, Attachement, chapitre 2 – La voie des airs
Cette randonnée marquante m’a incitée à donner autant d’importance à ce passage. Tout comme l’instructeur d’Alistair l’avait fait durant son apprentissage, celui-ci voulait enseigner à sa jeune élève l’importance du dépassement de soi, qui ne dépend pas seulement de l’usage que font les Mages de leurs pouvoirs. Expérience réussie puisque cet épisode fut tout aussi marquant pour l’apprentissage de Lera !